Sans le soutien des parlements nationaux et du PE, la voie européenne des pays des Balkans occidentaux n'est pas possible, a déclaré la ministre Ekaterina Zaharieva devant les parlementaires des États membres de l'UE. Elle a participé à la Conférence interparlementaire sur la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et sur la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) qui s'est tenue à Sofia. Le forum de deux jours, organisé par la commission des Affaires étrangères et la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, est le deuxième événement de la dimension parlementaire de la présidence bulgare du Conseil de l'UE.
La ministre Ekaterina Zaharieva a souligné que la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux n'est pas seulement une priorité majeure de la présidence bulgare mais aussi de la Commission européenne. C'est ce qu'a aussi affirmé hier Federica Mogherini, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et Vice-Présidente de la Commission européenne.
Il est très important de trouver un moyen de soutenir les réformes dans les pays des Balkans occidentaux, a déclaré Ekaterina Zaharieva. Elle a précisé qu'à la réunion des ministres des Affaires étrangères des États membres de l'UE à Sofia, il a été convenu que la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux est une priorité absolue et qu'elle est liée à la stabilité, à la sécurité et à la prospérité de toute l'Union. Nous nous sommes également mis d'accord que l'UE doit être prête à les accepter s'ils arrivent à satisfaire aux critères d'adhésion, a ajouté la ministre bulgare des Affaires étrangères.
La stratégie pour les Balkans occidentaux de la CE est globale, à long terme, opportune, honnête, sans donner de vaines attentes, tout en étant très stimulante et motivante, a déclaré Ekaterina Zaharieva. Elle comprend six initiatives concrètes qui sont fondamentales et soutiendront la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux, a-t-elle déclaré. La ministre bulgare des Affaires étrangères a applaudi à la possibilité prévue dans la stratégie de permettre aux pays de travailler sous diverses formes avec les institutions européennes. Cela leur permettra non seulement de se préparer à l'adhésion, mais aussi d'avoir l'occasion d'exprimer leur opinion sur des questions liées à l'avenir de l'UE et de ses politiques, a ajouté Ekaterina Zaharieva.
S'adressant aux participants à la conférence interparlementaire, Ekaterina Zaharieva a souligné que seule la construction du corridor 8 augmenterait de 6% le produit intérieur brut des pays concernés et créerait 200 000 nouveaux emplois.
Le président de la délégation à la commission parlementaire de stabilisation et d'association UE-Serbie au Parlement européen, Eduard Kukan, a souligné que la Bulgarie aura l'occasion, lors de sa première présidence du Conseil de l'UE, de faire preuve de ses capacités d'un bon médiateur, et a souhaité que les présidences autrichienne et roumaine continueront à soutenir la priorité de l'inclusion des Balkans occidentaux. Il a souligné que cette priorité figure en bonne place dans l'agenda de l'UE et a exprimé l'espoir que ce message sera annoncé haut et clair pour réconforter les pays des Balkans occidentaux.
Les termes et les critères d'adhésion sont nets et précis, a déclaré Edward Kukan, ajoutant que la trame même de notre projet commun est constituée par les critères de Copenhague de 1993, toujours en vigueur de nos jours. Il a rappelé que le premier critère est lié à la stabilité des institutions garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l'homme et le respect des droits des minorités. Selon lui, l'amélioration de la coopération régionale est aussi un élément clé du futur élargissement de l'Union.
Edward Kukan a souligné que 2025 n'est qu'une année à titre indicatif, et non pas une date limite obligatoire ni définitive pour l'adhésion de nouveaux membres dans la famille de l'UE. C'est une grave erreur que de penser l'adhésion en 2025 garantie automatiquement, a-t-il ajouté. Au lieu de nous focaliser sur une date précise, nous devons nous concentrer davantage sur les réformes à réaliser pour faciliter l'élargissement, a déclaré le président de la délégation à la commission parlementaire de stabilisation et d'association UE-Serbie au Parlement européen.
Nous devons renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense de l'UE, a déclaré Thomas Mayr-Harting, le directeur exécutif responsable de l'Europe et l'Asie centrale au sein du Service européen pour l'action extérieure (SEAE).
Actuellement nous assistons à une croissance économique et à une baisse du chômage, mais cela n'est pas suffisant pour les Européens, car il y a une insécurité croissante dans nos pays ", a ajouté Thomas Mayr-Harting. Il a souligné que l'une des tâches les plus importantes des parlementaires est de saisir l'évolution de l'opinion publique. Les citoyens veulent du renouveau, de la sécurité, d'après lui. Ils comprennent que la situation dans le monde est instable, et que les temps modernes peuvent dissimuler des périls susceptibles de détruire nos acquis européens", a ajouté Thomas Mayr-Harting. Nous, les politiciens, nous devons embrasser l'idée d'une Europe qui protège, a-t-il déclaré.
La sécurité dans son ensemble évolue et cela nécessite une coopération accrue dans ce domaine, a expliqué le directeur exécutif responsable de l'Europe et l'Asie centrale au sein du Service européen pour l'action extérieure (SEAE). Nous avons besoin d'un engagement clair de tous les États membres pour améliorer notre partenariat sur ces questions, a-t-il ajouté.
Thomas Mayr-Harting a souligné que la région des Balkans occidentaux connaît déjà des problèmes spécifiques : le crime organisé, l'influence d'idéologies religieuses étrangères, les problèmes liés à la migration des réfugiés. C'est pourquoi il est très important de trouver les instruments nécessaires pour que les pays des Balkans occidentaux restent stables, a-t-il ajouté. Selon ses propres termes, la volonté politique dans la région est un fait, et cette possibilité doit être utilisée. Il est particulièrement important de veiller à ce que tous ceux qui veulent adhérer à l'UE partagent réellement nos valeurs européennes et que leurs politiques soient conformes aux nôtres », a souligné Thomas Mayr-Harting, en ajoutant que les discussions ouvertes et honnêtes sur les problèmes de sécurité contribuent dans cette direction.